Youth united in the Central African Republic. Youth united in the Central African Republic.

Letter in French Letter in English Signatories/signataires

Une lettre ouverte de M'Poko

C’est avec un plaisir immense et beaucoup d’espoir que nous avons accueillis l’annonce de l’organisation du premier Sommet Mondial sur l’humanitaire qui se déroulera à Istanbul (Turquie) du 23 au 24 Mai 2016. Au-delà de l’annonce du Sommet à haut niveau, nous avons aussi été informés de l’organisation d’un pré-forum spécifique pour la jeunesse, c’est donc à cette occasion que nous avons sollicité le soutien des organisations locales URU et Association des Enfants et Jeunes Travailleurs de Centrafrique (AEJT) pour nous aider à apporter nos voix à cette initiative mondiale.

Nous sommes les leaders et membres du comité des jeunes du site de M’poko, mais cette lettre ouverte nous l’écrivons aussi pour les autres jeunes déplacés comme nous, qui vivent dans les différents camps de notre pays.

Le but de cette lettre ouverte n’est pas de nous plaindre mais de mettre en exergue les différentes actions que nous menons en tant que jeunes au sein de notre camp, de faire l’état de nos besoins pour aller plus loin dans nos efforts et surtout de plaider pour une prise en compte plus importante de la jeunesse dans un contexte de crise humanitaire.

En effet, depuis le 05/12/2013 jusqu’aujourd’hui et malgré notre environnement difficile, nous menons des activités visant à promouvoir la cohésion sociale, la paix, le respect de l’eau, l’hygiène et de l’assainissement au sein du camp. Nous œuvrons aussi hors du camp surtout dans les arrondissements d’où sont originaires les déplacés.

Nous sommes en train de mettre en place un plan d’action qui inclut :

  • La sensibilisation au processus de retour des déplacés internes dans leurs quartiers respectifs
  • Le renforcement de capacité des leaders jeunes sur les techniques de médiation
  • La création d’un espace d’éducation des enfants non scolarisés/orphelins et de formation pratiques aux petits métiers pour les plus âgés, et surtout ceux associés aux groupes armés
  • La lutte contre la consommation de drogues

Qui sommes-nous et pourquoi faisons-nous tout cela ? Nous sommes des jeunes femmes, filles, garçons et hommes qui il y a quelques années encore étaient élèves, étudiants, débrouillards et nous vivions dans nos quartiers respectifs entourés de nos familles et de nos amis.

Nous ne venons pas de nulle part. Nous cohabitons la tête remplie de notre passé et de nos espoirs futurs.
Nous ne venons pas de nulle part, nous avions des bases plus ou moins solides et la crise nous a emmenée aujourd’hui dans ce camps où nous cohabitons la tête remplie de notre passé et de nos espoirs futurs.Il nous est aujourd’hui difficile de repartir sur les bancs de l’école, de l’université ou de relancer nos affaires par faute de moyens mais nous voulons agir.

Les actions que nous menons sur le camp, souvent en partenariat avec le comité des femmes, nous redonnent un sens à nos vies et de l’espoir pour l’avenir, nous permettent de gagner et de redonner une certaine dignité, un réconfort et une conscience aux populations du camp.

Parce que nous y vivons et que nous connaissons les enjeux, les risques et les conséquences inhérentes à notre situation et leurs impacts sur notre pays, nous plaidons aujourd’hui pour un renforcement des aides à apporter aux jeunes qui vivent dans les camps de déplacés en République Centrafricaine à savoir :

  • L’accès aux soins
  • L’accès à l’éducation formelle et aux formations professionnelles
  • L’apprentissage et le développement des activités génératrices de revenus
  • La mise à disposition de moyens efficaces et de connaissances pour appuyer nos actions de sensibilisation sur la paix, la cohésion sociale, la lutte contre la consommation de drogue, le civisme et le leadership.

Nous tenons à souligner que ces aides :

  • Ne consistent pas à entretenir notre dépendance au système mais elles devront aplanir le chemin vers la fermeture de nos camps ;
  • Ne doivent pas exclusivement venir des partenaires internationaux mais aussi de nos frères et sœurs locaux qui sont dotés de compétences et souhaiteraient nous en faire bénéficier ;
  • Doivent aussi émaner de nos nouvelles autorités que nous voulons plus proche de nous, à notre écoute et en action pour mettre fin aux conditions difficiles dans lesquelles nous vivons aujourd’hui.

Le Sommet Mondial qui se déroulera en Turquie est bien loin de nous, mais nous espérons que cette lettre ouverte portera nos voix par divers canaux auprès des décideurs et surtout auprès de nos compatriotes.

Loin de nos conditions de vies, nous restons des enfants et l’avenir de ce pays : nos voix comptent.

Nous dédions cette lettre à tous les jeunes qui vivent dans les camps de déplacés et République Centrafricaine et à travers le monde.

Contact: Comité des Jeunes du Site de Refugiés M'Poko Bangui, Central African Republic.

An open letter from M'Poko

It was with great pleasure that we received the news of the organisation of the first World Humanitarian Summit in Istanbul, Turkey from May 23rd to 24th. Beyond the announcement of the high-level summit, we were also informed of the organisation of the pre-forum specific to youth issues. This pre-forum is the reason why we are calling on the support of local organisations like URU and Association des Enfants et Jeunes Travailleurs de Centrafrique (AEJT) to help us add our voices to this global initiative.

We are leaders and members of the youth committee of the M’Poko site but this open letter is addressed to all the young displaced that live like us in different camps around our country.

The aim of this open letter is not to complain but to emphasise the different actions that we are working on as young people in our camp, to identify our needs for the future and above all to advocate for a bigger role for youth in the context of humanitarian crises.

Indeed, from 05/12/13 until the present day and despite the difficult context, we have been running activities aimed at promoting social cohesion, peace, water issues, hygiene and sanitation within the camp. We are also working outside the camp, specifically in the areas from which the displaced originally come from.

We are establishing an action plan that includes:

  • Raising awareness about the return process of the internally displaced to their neighbourhoods.
  • Capacity building for young leaders on mediation techniques.
  • Creating an educational space for out-of-school children or orphans and trade training sessions for the older children, especially those who have been involved with armed groups.
  • Fighting against drug consumption.

Who are we and why are we doing all of this work? We are young women, girls, boys and men who until a few years ago were resourceful students living in our neighbourhoods with our friends and families.

We are not from ‘nowhere’. Our minds are full of our past and of our hopes and wishes for the future.
We are not from ‘nowhere’, we have solid roots and the crisis has brought us today to this camp where we live together. Our minds are full of our past and of our hopes and wishes for the future. Today it is difficult for us to go back to our classrooms, universities or to restart our businesses because we do not have the means but we want to act.

The work we do in the camp, often in partnership with the committee of women, gives meaning to our lives and hope to our futures. It allows us to regain a certain dignity, comfort and consciousness for the inhabitants of the camp.

As we live here we know the impacts, risks and inherent consequences of our situation. We call today for the strengthening of aid to the youth living in camps in Central African Republic, namely:

  • Access to medical services.
  • Access to education and professional training.
  • The teaching and development of revenue generation activities.
  • The provision of efficient resources and knowledge to support our initiatives to raise awareness about peace, social cohesion, the fight against drug consumption, civic issues and leadership.

We want to stress that this aid:

  • Does not consist in continuing our dependence on the system. They should instead help to pave the way towards closing our camps;
  • Must not exclusively come from our international partners but also from our local brothers and sisters who are have the skills and wish to help us;
  • Must also come from new authorities we want closer to us, listening to our concerns and acting to end the difficult conditions we live in today.

The Global Summit that will take place in Turkey is far from us but we hope that this open letter will make our voices heard through diverse channels to decision-makers and especially our compatriots.

Far from our living conditions, we remain children and the future of this country. Our voices matter.

We dedicate this letter to all the young people that live in displaced camps, in Central African Republic and throughout the world.

Contact: Comité des Jeunes du Site de Refugiés M'Poko Bangui, Central African Republic.

Signatories

BACKOLO Néo BAFOLO Florentin BAGOUA Sylvain BASSALA Pogrin BATBAIMA Zéphirin BEBALA Zaï BEBALLA Natacha BEFIO Abigaël BELLA Laurencia BENDEMA Merlin BEYALOUM Naomi BINGUIMATHI Erecani BOBY - NGAZO Patrick Romuald BOIWOUSSA Marcelin BOUCA Le Roi DANBOY Cyriaque DANGA Cedric DANGA Josépha DANGO Saint-Cyr DEKOFIO Privat DEMONA Reine-Paola DENADAYE Yann DIBRINE Christian DIMANCHE Jacqueline DJOGO Henri DOBESSI Max DOBIGUE Micalor DOKOSSE Manuella DONGBA Jean de Dieu DONPERA Zita EMASSE Love FALA BIENVENUE Bienvenue FAYAGA Belia FAYANGA Soso FEIKOUTO Serge FEIKOUTO Serge FEIMDIRO Patrick FEÏZOUNAM Marcelin FINIROU Adéline FOLOKETE Thierry GAËLEMA Pavy GAIFIO Wilfried GALLADJIMA Margueritte GAMBOR Stella GARIO Samuel GBOLONGA Thibaut GOLON Milienne GONABA Alban IMERE IMMISSILE Stéphane KAKELESSE Junior KAMBAO Nicaise KANZA Simon KAPARANG Joana KEANFEÏ Fabrice KENA Roseline KENEGOMBE Jet KOBE Benjamin KOSSI Nina KOSSOLE Judith KOTTOMAN Laban KOUBOU Abdon KOYINE Nicéphore KPANGORAMA Yann LAFADEMA Hubert LAFADEMA Steve LARO Jonathan LEGUE Daniel LEMANKON Sylvaris LIMOZIENE Clotilde LINGUI-SARA Mariette MADJAO Thierri MADJI Méline MAKAIBE Jean-Baptiste MALEYOLO Crépin MANGUIO Christopher MANZA Jean MARADAS Roméo MAROUALE Darius MAZANDA Joseph MBARTA Patricia MBATA Lionel MBETOUMBANE Olivier MBIANIKA Kevin MOKPEM Alain MOKPEM Alain NABOKI Nina NADJI Rosine NAÏTANGAR Michaël NAMOKOVO Merlin NAMSSIOMOU Sonia NANGA Mereull NDJOUTIA Anselme NDOMALE Leonel NGAFOLE Catherine NGAKOUTOU Carlos NGANA WARA Lopez NGATE Mireille NGATE Mireull NGATO Junior NGOUYOUBO Polin NINGADA Vincent NODJITOLOUM Enoch NZANA Bernadette OUAMBETI Maxiance OUAPKO Arsène OUAPKO Téophile OUILIBONA Armel PANGAÏ Saturne PEYA Ghislain PINGAMA Crépin RAISON Serge RANGBA Junior REDANGAZOUI Rodrigue RENGANA Nadine REOUDA Simplice RONG-DHE Rovaline SAÏD Lyoll SAKADA Odette SANDET ALEX SANGA- DOUI Firmin SEBEBE Patrick SENDEYAMON Chanel TAGBA Wilfried TEKIMBA Ingrid TELLOT Emmanuel TOADI Claudia TOGBE Alexis TOGBE Terence TOLLO Magloire TOMASSIBE Fiacre TOUANET Ulrich TOUZOUBE Fabrice VOCKO Igor WABI Olivier WABITA St clair WAE Blaise WAGAZA Jules Christ WALIBADA Donatien WIRIYA Alpha YADAGBA Martial YAGUINI Larissa YAMA Priscilla YAMBASSA Yvonne YAMBELE Olga YANGUI Marietta YANOU Jean-Jacques YAPELE Symphorien YAPELE Symphorien YAPENDE Saint-chambelih YASSIMO Augustine YASSIMO Augustine YASSIOGBO Marie YEHGALI Luisant YEODET Blandine YETINZAPA Florence YOTIMANDO Pulcherie YOUFEINA Obé YOUKOU Nelly ZANGUILO Aristide ZIORO Priscilla ZOCKSSE Gervine ZOUBAKETIA Marin ZOUGAO Christian ZOUHOUNIDJI Jean-François ZOUMATIE Barthelemy ANEROU Blaise ASSITAGBA Laurence ATEBA Prince BABALET Gauthier BABALET Henri BADO Léonce BANGUE Cyrille BANGUE Grace à Dieu BANGUE Ida BANGUE Romaric BANINGAI Saint-Cyr BAOLYS David BEAMKONA Junior BEAMKONA Léon BEDAU Alpha BEEZOUI Feliaz BENAM Eddy BENAM Maxime BENDO Alpha BENI-MACKASSON Guy BEWANE Pacôme BEZORO Matias BISSET Tubaut regist BISSETNDOU Jo-Eric BOGBATA 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