[Légende id = « attachment_52929 » align = « aligncenter » width = « 460 »] Baga Sola marché, où des dizaines de personnes sont morts dans un attentat terroriste en octobre. Crédit image : Bouyo Severin. / [caption]
[vedette] Les attaques ont eu lieu tout juste deux mois après l’adoption d’une loi visant à les arrêter [/standout] sur 10 octobre de cette année, un attentat terroriste double a eu lieu au Tchad, dans et à proximité du bourg Baga Sola sur la frontière nigériane. Le bilan préliminaire rapporté 37 morts et 52 blessés, selon les autorités tchadiennes. Responsabilité de ces attaques a été attribuée à Boko Haram, destinée à réaffirmer la capacité du groupe à tort, comme une réaction à des incursions de l’armée tchadienne, aux côtés de ceux du Cameroun et du Nigéria, à travers la frontière.
Ces attaques ont tout juste deux mois après que la loi tchadienne 034/PR/2015, sur la répression des actes de terrorisme, a été adopté à l’unanimité par le Parlement tchadien. Ils ont donc rouvert le débat concernant l’utilité de cette loi dans la lutte contre le terrorisme au Tchad, qui a été critiqué par des universitaires, chercheurs, certains des opposants politiques et dirigeants de la société civile.
Selon ces critiques, certaines dispositions pourraient donner lieu à des interprétations de la loi qui limiterait les libertés fondamentales, y compris la substitution de la peine de mort à la prison à perpétuité comme peine maximale. Rouvrir le débat sur le droit à la vie comme un droit humain fondamental ne soit aucun dissuasive pour les terroristes qui visent uniquement à mort dans leurs actions.
Innocent ou coupable ? Interprétation de la Loi
[vedette] Afin de lutter efficacement contre la terreur, la société doit être impliquée [/standout] pour Dr Ahmat Mahamat Hassan, un constitutionnaliste et professeur-chercheur à l’Université de Ne Djamena, la définition du terrorisme dans la Loi est trop large : « elle pourrait permettre n’importe quoi pour être appelé le terrorisme... Droit pénal devrait être strictement interprété. » M. Ahmat a également fait remarquer que certains détenus exécutés en septembre étaient prétendument innocentes.
Cette opinion est renforcée par celle de Doumla Hibra Laurent, en charge de la planification et le suivi de la Ligue tchadienne des droits de l’homme. Selon lui, il ouvre la voie à le « arbitraire » et pourrait conduire à des erreurs graves, surtout si les informateurs sont payés pour signaler des terroristes présumés. Selon lui, pour lutter efficacement contre le terrorisme, tous les secteurs de la société doivent être impliqués, travaillant spécifiquement pour rétablir la confiance entre la population et les forces de sécurité. Il a ajouté que certains des détenus exécutés en septembre étaient prétendument innocentes.
Pour Laurent, le Tchad doit également protéger ses frontières, lutter activement contre la corruption au sein de la police et lutter contre les causes profondes du terrorisme. Cela à l’esprit et compte tenu des mécanismes mondiaux pour lutter contre le terrorisme, m. Ahmat a également proposé des stratégies pour lutter contre les causes profondes du terrorisme :
« Nous devons impliquer l’État et ses forces de sécurité, qui devraient protéger les droits de l’homme, garantissent la sécurité, la justice sociale, développement et la bonne gouvernance et lutter contre la propagation du terrorisme. Nous devons également impliquer des personnes religieuses qui ont l’obligation de fournir de bonne éducation parentale et religieuse et d’organiser des prières collectives comme certains le font déjà.
« Enfin, nous devons impliquer enseignants et familles en train d’éduquer et de superviser les jeunes. »
La vue de la société civile
« La pauvreté, l’injustice, exclusion, frustration et faiblesse de l’État sont des conditions qui favorisent le terrorisme. Ses causes sont très liées à l’ignorance des textes sacrés et des idéologies extrémistes, qui existent dans toutes les religions.
« Nous suffit pour sensibiliser les jeunes et la population en général de la non-violence, promouvoir le développement et lutter contre la pauvreté, éduquer les croyants vers une bonne compréhension des textes sacrés et ont, dans toutes les religions, une autorité de contrôle et de surveillance. »
Selon le Secrétaire général du Conseil supérieur des affaires islamiques, ceux qui se disent des terroristes ne peuvent pas être des musulmans et leur radicalisation n’est pas pour des raisons religieuses. Ils ignorent le Saint Coran et la langue dans laquelle il est écrit et condamnent toute autre religion. Ils pensent qu’ils peuvent imposer la charia partout. Mais dans des pays comme le Tchad où coexistent plusieurs religions, il est difficile d’appliquer la charia.
« Nous devons renforcer la plateforme interreligieuse et apporter des groupes de jeunes religieuses différentes ensemble à réfléchir sur leur avenir et paisible coexistence. »
« Dirigeants politiques devraient aussi pratiquer la justice sociale en créant des emplois pour les jeunes. »
Une loi unique ne sera pas suffisant pour lutter contre le terrorisme, et le Tchad sera clairement que vous devrez également adapter ses stratégies de réponse et d’intelligence. Mais les dernières attaques sont la preuves que cette loi n’empêchera pas le terrorisme de Boko Haram ou d’autres.
Mise à jour : Le samedi 5 décembre, trois autres attentats-suicides ont eu lieu sur une île du lac Tchad. Nous avons demandé Bouyo Séverin pour sa réponse :
« Une fois de plus, ces attaques relancer le débat sur la pertinence des mesures prises par le gouvernement tchadien. Malgré la loi destinée à arrêter les attaques terroristes et l’état de quatre mois a récemment déclaré d’urgence dans la région de l’ALC, les terroristes continuent d’agir en toute simplicité. La stratégie visant à faire face à ce phénomène doit donc être ajustée. Avant toute chose, il faut faire une intervention à l’échelle de la société impliquant tous les acteurs. »