L’Association des Femmes pour le Développement et la Culture de la Paix au Tchad (AFDCPT) est une organisation féminine soucieuse des freins que constituent les pesanteurs socio-culturelles, suivi d’autres cas de violations des droits humains y compris ceux des femmes et des enfants. Créée, le 17 juin 2004 et autorisée à fonctionner sur l’ensemble du territoire National par le Ministère de l’Intérieur via une reconnaissance délivrée, le 19 Mars 2007 sous le Folio N° 10/RMC/Gouverneur/MAT/07.
Par ailleurs, elle a été reconnue par la Direction des ONG (DONG) comme ONG Nationale et répertoriée sur la liste des ONGs opérant au Tchad, le 16 Juin 2010 sous le N° 015/DONG/2010. Cette reconnaissance intervient après six (6) dures et longues années d’exercice en faveur des groupes défavorisés et vulnérables.
Elle a pour but de développer et renforcer la collaboration entre l’Etat et les partenaires au développement en vue d’assurer une meilleure protection, promotion et défense des intérêts de la femme et de l’enfant. Cette perspective a boosté l’AFDCPT à s’atteler au renforcement des capacités des organisations locales dans l’exercice de leur citoyenneté objective qui s’est soldé par la mise en place de :
- Cinq (5) points focaux répartis comme suit : Guelendeng (1), Bongor (2), Kélo (1) et Moundou (1) ;
- Quatre (4) clubs de vigilance disséminés dans deux régions dont trois (3) clubs dans la Tandjilé et un (1) dans le Mayo-Kebbi-Est. Ils sont notamment à Bongor (1), Laï (1), Béré (1) et Kélo (1). Ceux-ci ont pour rôle de protéger, promouvoir et défendre les droits humains dans nos zones d’interventions en vue de soulager la population et amorcer le processus de la crise de confiance entre l’administration et les administrées. Les clubs sont constitués des leaders des organisations de la société civile opérant dans ces localités et qui se concertent pour faire face aux cas de violations tels que: Le viol sur mineures ; Le mariage précoce et forcé : L’enlèvement contre rançon; L’assassinat ; La maltraitance ; La traite d’enfants ; Les violences contre les femmes.
Il faut signaler que cette approche est venue comme un bouffé d’oxygène qui soulage les deux (2) parties prenantes.
L’AFDCPT compte au total 69 membres dont 26 à N’Djaména et 43 dans les zones d’intervention de l’organisation (Guelendeng, Bongor, Kélo, Béré, Laï et Moundou).
Ne disposant pas de fonds pour son fonctionnement, l’AFCDPT se maintient d’une part grâce aux cotisations des membres, qui ne couvrent pas les besoins élémentaires à savoir : la communication, location du local, l’électricité, les indemnités des permanents et autres.
A cela s’ajoute le nombre accru des victimes de violations (l’abandon de famille, le viol, le coup et blessures volontaires, la victime de la traite et la maltraitance, etc.) que l’association enregistre et qui ont besoin quelquefois des appuis financiers, médicaux et-sociaux.
D’autre part, certains partenaires l’apportent des appuis ponctuels pour la réalisation des activités temporaires via notamment des projets. Ces irrégularités d’appui réduisent considérablement la teneur, l’efficacité des actions et étouffent toute initiative de grande envergure qui nécessite des moyens conséquents, visant la protection et la défense des droits de la femme et de l’enfant. Bref ! L’exercice de la citoyenneté des communautés locales à plus d’implication dans la gestion de la chose publique, en vue d’aspirer à contribuer au processus du développement durable.
Les activités quotidiennes de l’AFDCPT sont :
- Enregistrement des présumées victimes des violations, suivi de la confrontation, conciliation et / ou les orientations vers les structures compétentes comme le PILC administré par Me Delphine K. Djiraïbé, au Cabinet dirigé par Me Midaye Guerimbaye, le cabinet Me Rose Morembaye et l’AFJT ;
- La recherche des partenaires techniques et financiers ;
- Accompagnement des organisations locales de base à s’organiser pour la défense de leurs intérêts;
- Appui médico-social aux victimes;
- Consolidation du partenariat avec les organisations de la société civile (OSC).
Succès relevés
Beaucoup de succès sont éminents et annoncés tout au long de la réalisation des différentes activités de l’AFDCPT. L’on peut noter entre autres:
- L’appropriation et adhésion des populations, autorités administratives, militaires et religieuses des zones de projet aux initiatives de l’AFDCPT y compris certains de N’Djaména ;
- La jouissance des formations sur les notions élémentaires des droits socio-économiques et culturelles a permis aux bénéficiaires de se défendre valablement face aux abus à tous les niveaux;
- Une forte sollicitation de l’AFDCPT par les organisations sœurs au niveau national, provincial et international;
- La prise en charge de la scolarité de certains enfants (filles et garçons) geste qui consiste à donner de l’espoir et le sourire aux bénéficiaires et leurs parents;
- Plaidoyer qui a abouti à l’implication des organisations locales aux instances de prise de décision, qui nous a permis de récapituler quelques insuffisances des programmes et politiques. Puis, proposer des pistes de solutions pour une meilleure réadaptation des initiatives en faveur de développement.
Difficultés
Les difficultés rencontrées par l’AFDCPT, sont d’ordres techniques et financiers.
Sur le plan technique nous avons :
- La faible adhésion des répondants dans les Ministères clés pour résoudre instantanément des cas de violations des droits humains, l’impunité, l’injustice sociale et autres dont les femmes et les filles sont quotidiennement victimes ;
- Le faible enthousiasme des partenaires financiers et techniques aux initiatives de l’AFDCPT à l’effet de : la lutte contre les VBG, les MGF, les projets de vulgarisation des textes et lois, en milieu rural dans l’intention d’amorcer le processus de l’amélioration des conditions de vie;
- La méconnaissance de la plupart des autorités administratives, militaires et politiques du rôle que joue la société civile dans l’instauration d’un Etat de droits et de la démocratie ;
- La nécessité de renforcement des capacités de l’AFDCPT et ses membres.
Sur le plan financier :
- L’inattention des partenaires rend difficile la totale exécution des programmes et projets des actions orientées vers le monde rural;
- Le manque de moyen roulant ne facilite aucunement la coordination des activités de terrain ;
- La recherche des partenaires techniques et financiers n’est pas chose facile.
Cette situation nous hallucine, quand la déclaration d’intention porte sur « le bien-être de la population ». Sans compter les multiples promesses non tenues à ce peuple abusé et asservit pour des raisons que les meneurs seuls peuvent justifier au moment opportun. Les harcèlements, intimidations et menaces quand à eux sont des outils qui se transforment en mode redoutable de gouvernance utilisé pour faire la pression sur les leaders des OSC y compris les médias. C’est-à-dire faire taire toutes les voix discordantes, qui s’exercent aux revendications citoyennes par des actions non violentes pour se faire entendre au moment où les voies de dialogue inclusif ne sont pas promues.
A cela, s’ajoute le manque de soutien aux filles mariées dès leur plus jeune âge qui se trouvent confrontées à la pauvreté, la violence sexuelle et domestique, la stigmatisation. Ce qui nous inspire au sein de notre organisation à déployer les efforts pour venir en aide aux victimes spécialement en payant les frais de scolarité et les fournitures scolaires. Comme un bouffé d’oxygène aux parents qui éprouvent des difficultés à assurer ces éléments à leurs enfants tant en milieu rural, qu’en milieu urbain. A cela s’ajoute la politique du gouvernement auprès des partenaires de leur préférence au détriment des autres pour obtenir le changement de comportement des communautés. Moins encore la mise en œuvre objective des ODD et de l’agenda 2063 de l’Union Africaine.
L’exemple illustratif est que l’AFDCPT a introduit une demande auprès du Ministère le 25/07/2018 pour solliciter une assistance aux couches défavorisées et vulnérables. Mais cette demande est restée jusqu’à nos jours sans réponse malgré les va-et-vient pour le suivi en vue de satisfaire les bénéficiaires.
Il faut aussi signaler que, la plupart du personnel de l’AFDCPT est bénévole et n’a pas bénéficié de formations appropriées. Il a besoin d’une motivation et d’un renforcement des capacités soutenu. Nous sollicitons aux volontaires de mettre à la disposition de l’organisation leurs expertises.
Expériences acquises
Comme expérience, les 14 années d’exercice au service des couches défavorisées et vulnérables ont permis à l’AFDCPT de contribuer efficacement à la promotion des initiatives en faveur des filles et garçons, des hommes et femmes de la mise en œuvre de ses activités. Par rapport aux objectifs qu’elle s’est fixés de contribuer à l’amélioration des conditions sociales, économiques et juridiques des femmes et enfants dans les zones de projets. Elle a effectivement aidé beaucoup de victimes à retrouver le sourire et intégrer la vie active. Pour parvenir, l’AFDCPT a pu exécuter antérieurement plusieurs projets ponctuels.
Perspectives
Nous exhortons, les partenaires au développement y compris les agences des Nations Unies à plutôt orienter les activités en faveur des bénéficiaires directs qui ne se trouvent pas seulement dans les grandes villes du pays, mais en milieux ruraux. Ainsi, nous amorcerions le processus du changement de comportement pour un développement durable et contribuer à l’exercice de citoyenneté avec plus d’impacts dans la vie des communautés.