Le Training Centre for the Development of Ex-Combatants (CEDAC) est une organisation composée d’un personnel de 10 personnes qui se consacre à la réintégration pacifique des anciens combattants en leur fournissant des compétences et une formation à la consolidation de la paix. À ce jour, CEDAC a contribué à la réintégration socioéconomique de 25 000 anciens combattants dans tout le pays.
Le CEDAC est une organisation impartiale qui a pour but d’encourager les anciens soldats à se réintégrer dans la société socio économiquement parlant grâce à la formation, des projets de consolidation de la paix et de développement, la promotion des droits de l’homme, ainsi que des initiatives de groupe populaires.
Depuis la création du CEDAC, les membres ont participé à des initiatives qui incluent :
- Des campagnes pour le dépôt volontaire des armes à feu
- L’encadrement des initiatives des anciens combattants
- La possibilité de se former en prévention et gestion des conflits
- Des activités en rapport avec la consolidation de la paix pour les anciennes combattantes
- La protection de l’environnement
- Du lobbying et du soutien
- D’autres projets de développement au sein des communautés
Le CEDAC est très actif sur le terrain grâce à ses membres implantés dans tout le Burundi. L’organisation espère pouvoir créer des bureaux dans d’autres pays d’Afrique en situation de post-conflit et a déjà d’autres représentants à travers le monde. Elle a reçu précédemment des fonds de la part d’organismes tels que l’UNDP et l’UNIFEM.
Les membres du CEDAC réalisent des spectacles traditionnels de percussions pour promouvoir la communication et les traditions partagées du Burundi. Photo credit: The Advocacy Project. Uploaded under a Creative Commons License.
Soutien de la consolidation de la paix au sein des anciennes combattantes
Le CEDAC organise des initiatives pour corriger le manque de projet pour les anciennes combattantes. En essayant d’établir leur nombre et en élaborant un système pour les représenter dans la société civile, les femmes qui étaient impliquées dans la guerre commencent à être reconnues. Jusqu’ici, plusieurs centaines de personnes ont participé à ce programme.
Les femmes ont été profondément affectées de différentes manières pendant les 12 ans de la guerre civile au Burundi. Elles en étaient la plupart du temps des victimes et non des actrices. Certaines d’entre elles ont choisi ou ont été forcées de se battre ; beaucoup ont aussi été utilisée comme porteuses, cuisinières ou bien ont été abusées sexuellement.
Après la guerre, le programme de désarmement, de démobilisation et de réintégration du Burundi(DDR)a permis aux anciennes combattantes de recevoir des subventions réservées à celles qui ont porté les armes pendant la guerre. Ce système exclue beaucoup de femmes qui étaient associées aux groupes de rebelles alors qu’elles rencontrent les mêmes difficultés à se réintégrer et à trouver un moyen de subsistance. En effet, beaucoup d’entre elles font face à de nouveaux défis : elles peuvent avoir à charges de jeunes enfants, être peu instruites ou analphabètes, ou ne jamais avoir eu de travail stable. Elles peuvent aussi être rejetées par leurs communautés à cause des relations sexuelles qu’elles ont pu avoir dans les groupes de rebelles.
En réponse à cette crise, le CEDAC a lancé une initiative de second plan sur quatre mois en octobre 2007. Le CEDAC a proposé des séminaires de formation, des initiatives de développement des communautés et des activités sociales afin de créer une structure pour réintégrer les femmes qui ont servi pendant la guerre. Nous les définissons comme d’anciennes combattantes.
Tout d’abord, le CEDAC a identifié les participants potentiels dans tout le Burundi en utilisant les médias, en particulier les radios locales pour sensibiliser le public à ce problème.
Ensuite, le CEDAC a organisé des rencontres régionales avec des représentants des anciennes combattantes qui ont mis en place des comités à tous les niveaux. Les formations proposées aux représentants étaient basées sur la coexistence pacifique, puis sur la mise en place et la gestion des associations. Les participants ont rendu visite à des survivants, des victimes et des veuves de soldats pour engager la réconciliation et instaurer des relations plus solides entre les communautés. Les participants ont aussi été informés sur les questions d’ordre juridique qui couvrent la Résolution 1325 du Conseil de sécurité de l’ONU sur les femmes, la paix et la sécurité et la Convention sur l’élimination de toutes formes de discrimination à l’égard des femmes.
Enfin, le CEDAC a organisé un forum national pour rassembler tous les représentants. Le forum a permis de choisir un conseil d’administration national et d’adopter un plan d’action annuel. Le meeting a aussi donné une opportunité intéressante aux délégués de partager leur expérience du conflit.
La phase initiale qui consistait à identifier les bénéficiaires potentiels a permis de révéler pour la première fois l’ampleur de la crise. Le CEDAC estime aujourd’hui le nombre d’anciennes combattantes au Burundi à 8 000.
Le projet a aussi permis au CEDAC d’établir des structures pour représenter les anciennes combattantes grâce à des organismes démocratiquement instaurés au niveau communal, régional et national. 655 femmes ont participé aux groupes de travail et nombre d’entre elles ont pu créer des petites associations pour améliorer leur niveau de vie.
Le nouveau forum a contribué à l’adoption d’un plan d’action pour l’année 2008 qui demande :
- L’implication des anciennes combattantes dans les activités de consolidation de la paix dans le Burundi
- Des programmes socioéconomiques et de développement des capacités et pour encourager leur réintégration
- Des campagnes utilisant les médias et les TIC pour sensibiliser et défendre leurs droits
Ces activités sont en cours.
Le CEDAC affirme que les anciennes combattantes sont plus touchées que les hommes et doivent affronter d’autres formes de marginalisation supplémentaires. Le programme de réintégration a un caractère urgent car il faut soutenir leur implication et leur contribution au processus de paix et de développement au Burundi.
Le CEDAC a aussi lancé un projet sur 18 mois appelé « Dushigikirane » (« Soutenons-nous mutuellement ») dans quatre communes (Kabezi, Kanyosha, Isale et Mutimbuzi) de la province Bujumbura. Le projet apour but d’organiser des formations sur la violence fondée sur le genre et fournit aux groupes locaux des anciennes combattantes des grains de riz et des petites subventions microcrédit.