Le Kamenge Youth Centre(KYC) a été créé par le diocèse catholique de Bujumbura en 1991. Il travaille avec six communes fortement ethnicisées du nord de Bujumbura, une région où plus de 20 000 personnes ont trouvé la mort pendant le conflit qui a eu lieu entre 1993 et 2000. Le KYCoffre un large éventail d’activités dont des formations, du sport et d’autres activités ludiques. Depuis 1994, le centre a accueilli près de 30 000 jeunes de différents milieux ethniques, sociaux et religieux et leur a proposé des activités telles que des formations, du sport et différentes formes d’arts pour leur permettre de vivre, de travailler et d’espérer ensemble.
Le projet Paix et réconciliation
Ce projet de paix et de réconciliation a débuté en 1998 alors que les violences entre les communautés Hutu et Tutsi étaient récurrentes et où le dialogue entre les deux groupes était presque inexistant. Le KYC a décidé de résoudre ce problème en organisant des activités pour apaiser les différends. La volonté du centre était de faire en sorte que les gens prennent l’habitude de parler et de travailler ensemble pour la réalisation d’objectifs communs et d’offrir un environnement neutre pour que les personnes de tout groupe ethnique puissent interagir pacifiquement. Les activités étaient adaptées dans chaque commune en fonction de la disponibilité des participants, des activités proposées par les autres ONG, des conditions de sécurité, etc. Ces activités pouvaient être des débats pour la paix et la réconciliation, des formations à la résolution des conflits et des sports.
L’initiative aide également les jeunes déplacés à faire face à la réintégration dans les communautés touchées par la guerre en leur offrant éducation, formation professionnelle et soutien psychosocial.
Le camp de travail « Truth » (Vérité) de 2008
Truth est un camp de travail qui a été organisé en 2008 dans les communes du nord de Bujumbura. Depuis 1998, ces camps ont lieu tous les étés et réunissent environ 2 000 jeunes de milieux ethniques, sociaux et religieux différents pour qu’ils travaillent et vivent ensemble pendant 15 jours. Les participants construisent des maisons pour des déplacés internes le matin et participent à des ateliers l’après-midi.
Les camps aident à réduire la méfiance des communautés locales qui ont été fortement ethnicisées et profondément touchées par la guerre. Ils donnent aux participants la possibilité de se connaître les uns les autres, de débattre et d’interagir de diverses manières. Les ateliers aident les participants à identifier les vraies questions auxquelles ils sont confrontés. Ils découvrent que quelqu’un d’un groupe ethnique, d’une religion ou d’une région différente n’est pas un ennemi, mais que tous les burundais doivent faire face à des adversaires communs.
Depuis 1998, les camps de travail ont aidé à construire près de 1 000 maisons sur cinq communes. Cela a permis de renforcer les relations entre les différents groupes de jeunes, entre les résidents locaux et les anciens déplacés internes. En guise de récompenses pour leur participation, les participants reçoivent des manuels et des fournitures scolaires ainsi que d’autres matériaux pour l’école. Dans l’ensemble, les camps se sont révélés être un puissant moteur de reconstruction car ils stimulent le dialogue pacifique et ils aident les jeunes à développer leurs compétences et leur confiance en eux.